• Serveur Hommage

     

     

    Les temps avaient changés... Les batailles aussi.
    Quoique toujours antagonistes, les différentes races comprirent qu'ensemble, elles étaient plus fortes.
    Laissant, par moment, leur vindicativité réciproque, en suspens, elles s'allièrent pour faire des quêtes qui leur rapporteraient argent, puissance et gloire.
    Il se forma alors des clans composés de multiples races, et le commerce s'installa : une ère de relative tranquillité et de commerce était née.

    Loin de toute considération, Gran Kain fulminait : il était de moins en moins adoré.
    Nostalgique de sa grandeur passée, il décida de créer de nombreux mondes parallèles et y dissémina les clans, au gré de ses envies.

    Bien qu'il s'agisse de répliques plus ou moins identiques du monde original, ses espoirs ne furent pas déçus, et guerres et rivalités renaquirent de leurs cendres sur quelques uns de ces mondes : Certains, même, reprirent son culte.
    Les mondes qui ne lui plaisaient pas, il les balayait d'un revers de la main, et, ils sombrèrent dans les méandres de l’oubli.

    Mais s'il créa des mondes similaires, il oublia une chose cruciale : Le panthéon des héros

    Les âmes et les esprits des grands héros, de ces mondes aujourd’hui disparus, eux, se retrouvaient toujours au même endroit.

    Endroit magique par excellence, le panthéon leur permettait de communiquer entre eux, pauvres pantins qui ne comprenaient pas ce qui leur était arrivé. De fil en aiguille, leur expérience contée et comparée, ils comprirent, même ceux qui étaient ses adorateurs, la duplicité de Gran Kain : Ils en appelèrent alors à Einhasad.

    Le plus grand, le plus fabuleux de ces héros, celui-dont-on-a-oublié-le-nom, s'adressa à elle au nom de tous :

    - « Tu ne peux nous laisser sombrer dans l'oubli ! Nous avons guerroyés tant de fois, parfois l'un avec l'autre, parfois l'un contre l'autre. Nous avons connus la gloire, nous nous sommes donné corps et âmes dans des quêtes illusoires. Les nains forgerons ont créé des armures et des armes que Gran Kain lui-même n'aurait imaginées ; les mages les ont enchantées avec des sortilèges venant du fond de leur mémoire. Je t’en prie, Einhasad, fais qu’il reste une trace de nous, nous qui avons été trompés et manipulés »

    Einhasad , songeuse, répondit :

    - « Qu'il en soit ainsi fait. Si vous parvenez à tous vous entendre, je permettrai à l'esprit des nains de forger une arme et une armure céleste : elle regroupera toutes vos connaissances, sera coulée dans le fleuve de votre gloire et sera gravée par vos âmes.
    - Mais j'y mets une condition supplémentaire : Le savoir, les ingrédients, tout ce qui aura permit sa réalisation, resteront, à tout jamais, scellés dans ce panthéon.
    - Je créerai ensuite un monde, qui ne pourra pas disparaitre du fait de Gran Kain, et je la placerai au vu et au su de tous ; seuls les plus grands héros, s'ils parviennent à s'entendre, pourront se la procurer.
    - Quand à toi, qui a eu l’audace de m'adresser la parole, que ton nom disparaisse des mémoires ; qu'aucune tablette, écrit, récit ne puisse te mentionner ; que ton apparence même ne puisse éveiller le plus vague souvenir. Tu seras condamné pour l'éternité, à jauger les héros qui voudront se procurer l'armure, tu en seras le gardien et pour qu’on se souvienne de vous, tu répondras désormais au nom de HOMMAGE »

    Celui-dont-on-a-oublié-le-nom, à ces mots, comprit qu'il serait seul, avec ses souvenirs, et avec la lourde tache d'évaluer l'âme et la détermination de ces futurs héros.

    De la foule d’âmes dont il s’était fait le porte-parole, s'éleva un flot de protestation sur le sort qu'Einhasad lui réservait.
    Elle dit alors :

    - «Mais le courage dont tu fais preuve mérite compensation : Je te donnerai pour compagne, ma favorite, Llithyie et pour te seconder dans ta tache, je te donne Orthos, frère de Cerbere.
    - Traite-les bien, ils te seront fidèles et d'un grand secours : Llithyie a le don d’ubiquité.
    - Afin que tu ne sois pas importuné, je te donnerai également une garde de moines-mages, élite de ma garde personnelle : non seulement, ils prieront pour vous mais se chargeront de refouler ceux et celles qui prétendent à l'armure et qui n'auraient pas la force d'âme de les affronter.
    - Enfin, pour qu'on puisse te demander audience, seul un oracle connaitra l'endroit exact de ta retraite. »

    Celui-dont-on-a-oublié-le-nom, conscient que c'était là le seul moyen pour lui et ses frères de laisser une trace dans l'Histoire, accepta l'offre d’Einhasad.

    Tous les héros du Panthéon, s'entendirent sur la manière de les créer, le type, la puissance et l'apparence de l'arme et de l'armure, et il fut fait selon les directives d'Einhasad.

    Alors, tel que le pacte passé avec Celui-dont-on-a-oublié-le-nom le stipulait, Elle créa un monde : par respect pour ce héros oublié, elle donna à ce monde le nom de HOMMAGE, pour que chacun puisse se souvenir du sacrifice consenti par lui.


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